Au sein de la commission paritaire emploi formation, les signataires de la convention collective des ateliers et chantiers d’insertion ont pour mission de définir et de mettre en oeuvre la politique de formation des salariés, à visée professionnalisante et qualifiante. Cela implique de piloter des dispositifs financiers, mais surtout, de déterminer les perspectives de développement de la branche et du secteur de l’IAE, d’anticiper au mieux l’évolution des organisations, des métiers et besoins de formation. De ce fait notre aptitude d’analyse et de maîtrise de l’actualité est incontournable. Dans ce cadre, l’outil sur lequel nous nous appuierons, l’observatoire des ACI en projet, chantier conséquent au vu du travail d’exploitation des données, sera déterminant dans l’approche prospective à avoir de ce que sera un ACI à cinq ans suivant, par exemple, les impacts de la réforme du financement de l’IAE.
Pouvez-vous nous présenter l’actualité et les travaux en cours de la CPNEF ?
La CPNEF travaille à la migration de la certification de branche, CQP salarié polyvalent, première étape de parcours vers la qualification et l’emploi, vers un CQP interbranches (CQPI), en réponse aux besoins communs à plusieurs branches, ceci, en se saisissant de la possibilité
d’en faciliter le financement.
Dans cette actualité, la formation du personnel d’encadrement n’est pas en reste, puisque nous oeuvrons à la mise au point du CQP « Animateur de formation en situation de production », en étudiant notamment les conditions de son articulation avec le Compte Personnel de Formation (CPF).
Notre travail porte également sur l’identification des offres mutualisées d’Uniformation adaptées à la branche et sa valorisation auprès des salariés non concernés par les CQP.
Un accord de branche sur la formation professionnelle, prévoyant le volet financier (ventilation des contributions patronales) et les priorités, est en cours de finalisation.
Enfin, nous siégeons au sein d’une Section Paritaire Professionnelle (SPP) interbranches, aux côtés de Pôle emploi et du réseau national des missions locales afin de définir des objectifs et des projets communs.
Il faut avoir conscience que notre feuille de route est impactée par le cadre et les priorités imposés par l’Etat et Uniformation, la réforme de la formation professionnelle de mars 2014 a bouleversé nos travaux. La CPNEF est remise au coeur des décisions dans le choix des formations éligibles au CPF alors que la précédente réforme, nous en éloignait. Cela nous met en prise directe avec le CNEFOP et ses déclinaisons régionales. Pour une branche comme la nôtre, l’une des plus petites de l’OPCA – 1% de la collecte générale –, nous devrons à l’avenir un peu jouer des coudes pour nous faire entendre. A cet égard,
avoir fait passer notre CQP SP en CQPI a aussi été l’une de nos stratégies pour nous faire connaître de plusieurs branches professionnelles réceptives à l’intérêt de cette qualification originale. Mais, nous avons encore beaucoup de travail pour nous installer définitivement dans cette réforme.
Quel bilan pouvez-vous faire après 2 ans de travail ?
Après 2 ans et demi de fonctionnement, les acteurs de la CPNEF commencent, à mon sens, à être expérimentés sur la concertation, le partage d’orientations et leur mise en opérationnalité. Notre satisfaction est de constater le gain que tirent et perçoivent les salariés des dispositifs et actions de formation déployés par la branche. A ce titre, ce qui m’importe à travers ce message, c’est de saluer le travail mené par les structures porteuses d’ACI engagées
dans la démarche du CQP, sachant les questions et les incertitudes qu’elles ont pu avoir sur les financements, la portée des changements dans leur organisation. Toutes ces structures qui ont pris le risque d’accepter d’être évaluées, envoient un signal fort aux autres branches et aux financeurs, avec la lisibilité apportée sur leur mission
d’accompagnement et de formation.