Edito du président, Emmanuel Stéphant pour la Lettre des Acteurs N° 69, spécial réforme.
Le 11 avril 2013 en CNIAE nous étaient officiellement présentées les conclusions du rapport IGAS - IGF sur le financement de l’IAE.
Jugement sans concession, et surtout sans appel : « la diversité des aides selon le type de structure n’est pas justifiée, les résultats (en terme d’insertion) sont très décevants, bien en deçà des objectifs
(…) fixés par la DGEFP. (…) Les ACI sont les structures obtenant les moins bons résultats en termes de retour à l’emploi, (bien que) le financement public dans un ACI par ETP (soit) estimé entre 35 372 et 48 758 € (contre) 10 693 à 11 082 € dans une EI ».
Propositions : Mise en place d’une aide au poste généralisée avec une partie socle et une partie modulée suivant trois critères : profil des personnes recrutées, effort d’insertion, résultats de retour à l’emploi et de gains en employabilité (chaque critère comptant pour 33 % de la partie modulée), avec une aide au poste (socle) de 17 196 € (dont seulement 14 000 € provenant de l’Etat, la différence devant être financée par les collectivités locales) et une modulation dépassant les 28 %. Sans indexation sur le SMIC et en sacrifiant au passage l’accès de nos salariés polyvalents aux Périodes de Professionnalisation…
Après plus d’un an de mobilisation, de nombreux rendez-vous ministériels, une rencontre avec le Président de la République et le Premier Ministre à l’Elysée et plusieurs réunions à Bercy et à la DGEFP, l’investissement de CHANTIER école pour défendre ses adhérents aura été payant.
Parce que nous avons refusé en juin 2013 les propositions formulées par les services de l’Etat, refusé publiquement en juillet les premiers arbitrages de Matignon, sans jamais rompre le dialogue mais sans pour autant nous satisfaire de promesses, nous avons réussi à
défendre bien plus que des enveloppes financières.
Si nous avons beaucoup travaillé sur les questions de financement, nous n’avons jamais perdu de vue les enjeux globaux du secteur et son rôle en tant qu’outil du développement économique, créateur d’activités et acteur du développement local.
Grâce à la qualité de nos actions, nous avons pu durant cette période affirmer au plus haut niveau de l’Etat que les ACI sont aujourd’hui des outils essentiels et incontournables de la lutte contre le chômage participant, dans un contexte de crise économique et de chômage élevé, à la création d’emplois sur les territoires.
« Vecteurs d’innovation sociale et économique, les SIAE génèrent en permanences de nouvelles actions que parfois les entreprises n’osent pas engager », a même souligné Christiane DEMONTES, présidente du CNIAE, s’adressant en décembre 2013 à Michel SAPIN, alors Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.
D’aucuns auraient sans doute souhaité que nous allions encore plus loin dans nos revendications mais il y a un moment où la raison s’impose. Nous sommes aujourd’hui en responsabilité de réussir cette réforme dans l’intérêt de tous et d’abord des salariés polyvalents. Pour cela, l’ensemble de nos équipes et de vos élus CHANTIER école
se mobilise pour vous accompagner et défendre vos intérêts.
C’est aussi cela, la force d’un réseau !
Emmanuel STEPHANT